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Formation par alternance : Le gouvernement ambitionne d’atteindre 100 000 bénéficiaires d’ici fin 2025

Le gouvernement marocain entend renforcer le dispositif de formation professionnelle par alternance en portant le nombre de bénéficiaires annuels de 31 000 actuellement à près de 100 000 d’ici fin 2025, a annoncé le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants, le lundi 30 juin à Rabat.

En réponse à une question sur le développement de ce mode de formation pour stimuler l’emploi, M. Sekkouri a précisé qu’un budget de 500 millions de dirhams a été mobilisé pour soutenir ce programme, tout en invitant les présidents des Régions à contribuer par des aides complémentaires.

Le ministre a souligné que la formation par alternance représente une réponse concrète au chômage, notamment pour les personnes sans diplôme. À cet égard, le montant de l’aide accordée à chaque bénéficiaire a été revalorisé, passant de 4 000 à 5 000 dirhams, et la durée des formations sera réduite pour mieux s’adapter aux réalités sociales des travailleurs concernés.

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Par ailleurs, le ministre a rappelé que la part des travailleurs sans aucun diplôme est passée de 68 % en 2013 à 43 % aujourd’hui, un chiffre encore élevé qui justifie l’importance d’intensifier la formation professionnelle continue. Cette dernière, longtemps confrontée à des obstacles, fait désormais partie des priorités du gouvernement, qui a inscrit sa réforme dans l’agenda du dialogue social depuis avril 2024, avec un plan d’action prévu avant la session de septembre.

M. Sekkouri a réaffirmé la nécessité de multiplier les opportunités de formation pour les personnes non diplômées, afin de renforcer leur employabilité et de faciliter leur insertion sur le marché du travail.

Article-4

Le taux d’insertion professionnelle des diplômés de la formation professionnelle a atteint 90%

Le taux d’insertion des diplômés de la formation professionnelle dans le marché du travail a atteint 90 %, a affirmé lundi à la Chambre des représentants, le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri.

En réponse à une question orale sur les diplômés de la formation professionnelle et des établissements universitaires, M. Sekkouri a souligné que le taux d’inclusion de ces diplômés s’élève à 70 % immédiatement après obtention du diplôme et dépasse 80 % pour certains établissements de formation, tandis que ce taux atteint 90 % trois ans après obtention du diplôme.

Il a ajouté que le taux d’insertion dans les secteurs prometteurs est de 81,4 % dans l’industrie automobile, 70 % dans le secteur de l’électricité et 66 % dans le secteur de l’intelligence artificielle.

Les programmes du ministère ont enregistré des taux d’insertion « encourageants », s’est félicité le ministre, notant que 120.000 personnes ont accédé au marché du travail dans le cadre du programme « Idmaj » via l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences, dont 35 % sont des diplômés des instituts de formation professionnelle et 23 % des diplômés universitaires.

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En outre, 20.000 personnes ont bénéficié du programme « Tahfiz », dont 27 % de diplômés des instituts de formation professionnelle et 25 % des lauréats des universités. Quant au programme « Awrach », 10 % des bénéficiaires sont des diplômés d’instituts de formation professionnelle et 13 % des diplômés universitaires.

M. Sekkouri a également souligné que la justice spatiale en matière de formation professionnelle est au centre des priorités du gouvernement, faisant état de 2055 instituts de formation professionnelle répartis à travers le Royaume, dont 420 relevant de l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail, 275 instituts affiliés à des secteurs gouvernementaux (dont environ 67 institutions appartenant au secteur agricole), et 1360 instituts appartenant au secteur privé.

Le nombre d’apprenants s’élève à près de 418.000, dont 300 mille dans le secteur public et 113 mille dans le secteur privé, avec 145 internats d’une capacité d’accueil d’environ 20.000 lits et 100 centres de formation par apprentissage, a ajouté M. Sekkouri.

En réponse à une autre question sur la participation des femmes au marché du travail, le ministre a indiqué que le taux des femmes employées dans le secteur formel et dans le travail rémunéré est encourageant, relevant que les chiffres de la Caisse nationale de sécurité sociale font ressortir que plus de 33 % de postes de travail créés sont occupés par des femmes, atteignant même 44 % dans certains secteurs.

Avec MAP

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Évolution de l’enseignement. Dr. Mounir Benyoussef : ‘‘Les solutions adoptées doivent être adaptées’’

Les outils technologiques et les méthodes nouvelles déployées actuellement présentent un potentiel de développement et non des moindres. Pour Dr. Mounir Benyoussef, professeur universitaire et directeur du Digital learning de l’Université Hassan II, l’investissement dans des dispositifs tels que le blended learning, le lifelong learning et l’innovation education devrait changer la donne et apporter plus d’efficacité au système national.

Comment le système de l’enseignement a-t-il évolué ces dernières années ?
Il faut dire que le système d’enseignement ne cesse d’évoluer. Dans le monde entier, plusieurs pays entament des réformes du système éducatif à tous les niveaux. Sauf que le système diffère d’un pays à l’autre. Il n’y a pas un modèle unique. Il y a des caractéristiques spécifiques à chaque pays. On essaye quelquefois de se référer au système français ou canadien, faire un patchwork.

À mon sens, chaque réforme devrait s’inspirer de l’environnement dans lequel elle évolue. C’est une donne qui est très importante. Au Maroc, depuis l’instauration du système de LMD, on rencontre plusieurs problèmes et défis. De plus, à chaque fois, nous sommes confrontés à un problème, celui d’une forte ambition, mais qui ne correspond pas à notre système puisque les compétences et les ressources ne sont pas à la hauteur de ces aspirations.

Quel a été l’impact des nouvelles technologies depuis leur introduction ?
Je pourrais dire que l’on se dirige vers la même orientation. Les solutions relatives à l’intégration des nouvelles technologies devraient s’imprégner de notre environnement. Toutefois, j’attire l’attention surune problématique persistante au niveau des universités marocaines qui est le surpeuplement, alors qu’en parallèle, le nombre d’encadrants, d’enseignants et de chercheurs est minime par rapport au nombre d’étudiants.

À titre d’exemple, pour les projets de fin d’étude, un encadrant se retrouve à chapeauter plus d’une quarantaine d’étudiants, ce qui est inconcevable. Pour les nouvelles technologies, nous avons commencé par l’enseignement à distance dès 2015, avec la première version de Moodle. Et de fil en aiguille, nous avons pu évoluer et adopter un format hybride.

À votre avis, qu’est-ce que cela a apporté au système ?
À mon sens, l’intégration des nouvelles technologies dans le système nous a permis de diversifier les modes d’enseignement. Dans chaque cours que je dispense, j’intègre des éléments liés aux nouvelles technologies, afin d’encourager mes étudiants à se familiariser avec celles-ci. Cela leur permet également de bénéficier d’une complémentarité de la formation. L’effet de cette méthodologie est avéré. De plus, les perspectives sont prometteuses.

Quid des enseignants ?
Il y a eu un grand décalage au niveau des enseignants universitaires. Il y a près de cinq ans, une vague de départs à la retraite a déferlé, ce qui a mis en mauvaise posture le système du moment que les facultés ne comptaient pas assez d’enseignants. Après s’être rendu compte de la défaillance, un recrutement en masse a été opéré dans les rangs des fonctionnaires du ministère. Une reconversion qui n’a pas été couronnée de succès. Face à cet échec, une nouvelle vague de recrutements a eu lieu, sauf que si seulement les nouveaux profils étaient recrutés au moment opportun, ils auraient bénéficier de l’expertise de leurs prédécesseurs.

Quel sera l’impact de l’Intelligence artificielle ?
Rare sont les enseignants qui s’intéressent ou s’adaptent aux changements imposés par les nouvelles technologies. D’autres développent une résistance et une hostilité, dans le même temps où les étudiants aujourd’hui restent à l’affût et suivent le mouvement, ce qui peut créer un décalage. Toutefois, s’agissant de l’IA, l’impact ne peut être que positif. De plus, de par notre histoire et notre savoir en matière de développement des algorithmes, on se doit d’être acteur et pas seulement utilisateur.

Comment le système marocain peut-il s’adapter à ce changement ?
Généralement, le choix des solutions dans les nouvelles technologies doit être en adéquation avec notre système et notre environnement pour que l’efficacité soit optimale. En effet, ces solutions adoptées doivent être adaptées au contexte local et aux besoins spécifiques. Autrement, même avec les meilleurs outils, aucune performance ne pourra être atteinte.

Que préconisez-vous pour mieux performer ?
De par mon expérience dans l’enseignement supérieur, le système le plus approprié reste le Blended learning, un modèle de formation composé d’activités d’apprentissages en présentiel et à distance, dit également hybride. Je reste convaincu que si l’on investit dans ce mode d’enseignement, mais aussi dans le Lifelong learning, le fait de continuer d’apprendre tout au long de sa vie, et d’investir également dans l’innovation dans l’éducation et surtout dans l’autonomie de l’apprenant (learner autonomy), les résultats seront fabuleux.

En effet, les outils technologies y afférents permettent aujourd’hui de renforcer l’indépendance des apprenants, il suffit juste de disposer d’un bon dispositif d’accompagnement au départ pour prendre un bon élan. Un impératif qui s’impose aujourd’hui face au nombre important d’étudiants qui ne cesse de croître, surtout qu’il est difficile de disposer d’autant d’enseignants.

Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO